mardi 5 décembre 2017

L.E et L.U

Ce sont les abréviations pour lecture expérience et lecture utilitaire. Ces deux   abréviations   me "trottent" dans la tête depuis quelques temps déjà.

La LE et LU est le sujet d'un de mes exposé lors de mes études universitaires. La  littérature et le monde des mots m'a toujours attiré et intéressé. D'aussi loin que je me souvienne. Il n'était pas rare, quand j'étais enfant, de me voir avec un livre. Maintenant adulte, il n'est pas  rare de  me voir le nez plongé dans un bouquin.


Ces deux concepts - lecture expérience et lecture utilitaire- m'étaient complètement inconnus avant un certain travail fait à l'université. Je n'ai pas fais d'étude en littérature mais j'ai toujours essayé de faire un lien avec la lecture et le domaine de mes étude (le loisir). Plusieurs diront peut-être que ce n'est pas si difficile de lier le loisir et la lecture.  C'est plus difficile que ça paraît; surtout quand on a affaire à des professeurs réticents aux nouvelles choses!

J'ai suivi un maximum de cours permis dans mon cursus qui avaient rapport avec la littérature. Je ne me souviens plus si cet exposé sur L.E et  L.U a été fait dans un de ces cours. Sûrement.

À l'origine de ce soudain rappel, la lecture de quelques mots - à prime abord sans conséquence- dans un livre (Hiver à Sokcho d'Elisa   Shua Dusapin, p.17)
"...
- Vous lisez beaucoup?
- Oui, avant mes études. Avent, je lisais avec le cœur. Maintenant, avec  le cerveau.
..."

La L.E, lecture expérience, est cette forme de lecture qui se fait avec le cœur. C'est la lecture d'un bouquin qui  nous fait vivre des émotions. C'est un assemblage de mots qui   nous transporte ailleurs. Un moment de distraction, une évasion de notre quotidien. En lisant  ce genre de lecture, nous éprouvons des sentiments. Toute la gamme des émotions se retrouve dans une expérience de lecture, dans une L.E.

Quant à la L.U, le nom le dit: c'est strictement utilitaire. C'est les modes d'emploi, les   recettes et  les rapports entre autres. C'est souvent le genre  de lecture que l'on fait dans le cadre de son boulot. Lecture pratico-pratique: les noms des rue, l'horaire des autobus/métro,  affiches publicitaire, formulaires administratifs. C'est la lecture qui nous apprends quelque chose. Nous lisons par obligation, pour apprendre à utiliser tels ou tels appareils, pour savoir où aller ou quoi faire.

C'est aussi la première forme de lecture que nous maîtrisons (l'apprentissage des lettres et des sons se fait souvent dans un cadre utilitaire.) C'est malheureusement aussi la seule forme de lecture que plusieurs adultes pratique.


Personnellement, j'adore les bouquins qui mélange L.E et L.U. Les livres écrits par  des auteurs d'ailleurs en sont un bon exemple. Ou bien les histoires qui se passent dans des pays  outre nos frontières. Parfois, c'est des mots dans une autre langue que j'apprends par ces lectures, parfois ce sont des concepts qui m'étaient jusqu'alors inconnus et souvent je découvre une culture bien différente de celle que je connais.



Un  ami - je ne sais pas si il va garder longtemps ce titre- m'a dit dernièrement que je pouvais tuer le temps en lisant. Que la lecture est un beau passe-temps. Que j'avais la chance de ne pas "m'abrutir" avec des lectures pour le boulot n'étant plus à temps plein sur le marché du travail. Ma réponse a été assez virulente vous pouvez deviner! 😉


Comment peut-on parler de tuer le temps? À chaque fois que j'entends cette expression, j'imagine de quoi aurait l'air les  funérailles du temps! Pis, passe-temps ... quel mot détestable. La durée d'une journée est la même pour tous: 24 heures. Je ne suis peut-être plus sur le  marché du travail à temps plein mais ma condition physique m'obliger à dormir près de dix heures par nuit.

Il est vrai que la lecture s'est intéressant, c'est un beau loisir. Si je lis autant, c'est sûrement pas  parce que je trouve ça plate. J'aime lire, autant de la L.E que de la L.U. J'ai appris ça tout jeune, les gens autour de moi lisaient beaucoup. Tout d'abord mes parents,    mais aussi toute la famille et les amis. L'école encourage la lecture  mais rien ne vaut l'exemple. Comme je le dis dans ce billet, donnez l'exemple est la meilleur apprentissage qu'un enfant peut avoir.

Je termine ce billet en  vous demandant qu'elle est votre lecture préférée: L.E ou L.U? De plus, vous pouvez peut-être m'aider car je me pose la question: les journaux ... est-ce L.E ou L.U?

lundi 18 septembre 2017

Ah ce mot!

J'entretiens des sentiments mitigés avec le mot encore.

Durant mon enfance, ce mot était étroitement relié à mon plaisir et à ce qui me faisait plaisir. Encore maintenant, le premier "réflexe" que j'ai en entendant ce mot est PLUS. Je sais maintenant que c'était dans le sens d'ajouter que ce mot m'apparaissait à l'époque. Et je pense que c'est la première définition que la plupart des gens lui donne. Souvent quand quelqu'un me verse du thé, ou du lait dans mon café, je ne dis pas plus de thé ou plus de lait mais bien encore.

Quand ce mot indique une répétition, j'aime bien. Comme :"Encore du gâteau au chocolat!" Pour une chose que j'aime - comme le gâteau au chocolat- l'emploi de ce mot me fait plaisir. Mais quand il est employé pour m'informer que j'ai "Encore cassé une assiette" ça me fait me sentir les mains pleines de pouces. Ce qui s'avère parfois véridique!

Il y a un autre sens à ce mot qui m'est moins famillier. Encore peut indiquer un degré plus grand avec les adverbes plus, moins, mieux, davantage : C'est encore plus difficile que je n'imaginais. J'utilise peu ou pas ces formes langagières qui me semblent de l'ordre de l'exagération ou de la répétition.  Mais c'est peut-être un moyen de mettre l'accent, d'appuyer, sur l'adverbe.


L'utilisation que l'on fait de  ce mot qui me plait le moins est apparu dans ma vie durant mon adolescence, moment où j'ai commencé à avoir des problèmes de santé. Je me souviens de quelques tirades mémorables faites à des amis à cette époque. Ce qui me faisait sortir de mes gonds, c'est lorsqu'on me disais que je pouvais ENCORE faire telle ou telle chose. L'expression me portait à croire que je ne pourrais plus prochainement faire ces choses. Ce qui me chagrinais beaucoup. Encore (!) aujourd'hui, bien que je me sois assagi, il m'arrive de grincer des dents quand j'entends ce mot utilisé dans ce sens.


Je ne me cache pas la tête dans le sable et je ne pratique pas le déni face à la maladie dégénérative qui ravage mon corps. Je sais bien - et je le constate par moi-même- qu'il y a des choses que je pouvais faire par le passé et que je ne peux plus maintenant. Mais en est-il pas de même pour tout le monde? Malgré mon désir d'autonomie, je n'ai pas honte de demander de l'aide si nécessaire. Ce n'est pas parce que je prends plus de temps  à effectuer une tâche que je ne peux la faire, ou que j'ai besoin d'aide.  En général, les gens évaluent le temps de réalisation d'une tâche sur leur propre temps d'exécution pour cette tâche; ça leur prend cinq minutes pour faire ça alors si tu en   prends huit ou  neuf ben ... tu as besoin d'aide. Ce qui est pas toujours le cas. Offrir de l'aide, c'est bien beau quand c'est offert et non pas imposé. Parfois, des gens prennent pour acquis que j'ai besoin d'aide sans vérifier auprès de moi; parfois c'est agréable mais parfois ... c'est exaspérant!


Mais je m'éloigne, ENCORE une fois, du sujet de ce billet.

Pourquoi est-ce que les gens - en général- mettent l'accent sur la "possibilité" de ne plus faire une chose en employant le terme encore? J'aimerais tellement mieux que l'on accroche su le fait que je peux faire telle ou telle chose. Je crois qu'on pourait se réjouir pour moi au lieu de me rappeller, sans me le dire, qu'un jour peut-être je ne pourrais plus faire telle ou telle chose. Bien que réjouir ne soit pas le mot approprié; je ne sais quel autre mot utiliser. Le sens que je veux donner à ma phrase, c'est de plus positiver. Et l'idéal serait d'accepter la sitation telle qu'elle est et sans plus de commentaire.

Le jour où je ne pourrais plus m'acquiter de telle ou telle tâche, je saurai m'en rendre compte et rémédier à la situation. Mais pour le  moment, j'aimerais bien que l'on se concentre sur ce que je peux faire et que l'on n'anticipe pas trop sur un avenir incertaine.

Je fais de gros efforts pour rester connecté au moment présent et à empêcher mon esprit de se projeter dans le futur. Un banal "Tu peux encore faire ça" prononcé sans arrière pensée par une personne rencontrée à l'épicerie se révèle pour moi un cruel rappel de ma réalité. Il m'est difficile de rester, et de profiter, du moment présent (moment où je peux ENCORE faire telle ou telle chose) lorsqu'on me fait penser que mes capacités peuvent faiblir, voire s'estomper.

Je n'ai pas ENCORE trouvé la bonne formulation pour répondre lorsque des gens me font de tels commentaires. Je veux vraiment éviter de répliquer quelques chose de blessant et/ou de façon trop spontané; loin de moi l'envie de blesser les gens. Quelqu'un aurait-il des suggestions?

mercredi 15 mars 2017

À chacun ses victoires!

Ce qui semble "banal" pour une personne est ... une petite victoire pour une autre.

Il m'est difficile de lister les problèmes de santé qui sont rattachés à la maladie qui attaque mon corps. Car je suis en fauteuil roulant "à cause" d'une maladie héréditaire qui vient avec une kyrielle d'affections. Parmi celles-ci, il y a l'incoordination de mes mouvements et le peu de dextérité fine. Je fais avec ça.

Pour ceux et celles qui ne serait pas familier avec le terme dextérité, c'est l'adresse de la main pour exécuter des actions et le qualificatif fine indique l'agilité nécessaire pour les tâches délicates ou précises. Comme ramasser une pièce de monnaie par terre, attacher des lacets de soulier ou boutonner une blouse. Parfois, même boire dans une tasse m'est problématique ainsi que de porter la fourchette, ou la cuillière à ma bouche, Tenir un stylo dans ma main m'est difficile tout comme écrire manuellement (probablement un des plus grand "drames" de ma vie). Avec le temps, j'ai développé d'autres façons de faire les choses et des moyens pour surmonter ces difficultés.

Ça fait plusieurs années que je suis comme je suis. Je m'y suis habitué. Ma situation ne progresse pas trop vite. J'essais d'oublier ma condition en focalisant plus sur les solutions que sur les problèmes, plus sur mes victoires que sur mes échecs, plus sur le positif que sur le négatif, plus sur ... vous comprenez le principe?

J'aime les omelettes et m'en fais de temps en temps. Mes difficultés de coordination, et aussi mon problème de dextérité, font qu'il m'est difficile de tourner l'omelette dans le poêlon. La plupart du temps, l'omelette ressemble plutôt à des oeufs brouillés! Ça change pas grand chose au goût mais ... c'est pas une omelette plate et ronde.

Dernièrement, je suis parvenue à tourner l'omelette dans le poêlon pour poursuivre la cuisson de l'autre côté. Wow, je me suis épaté!! Une fois tournée, j'ai ajouté des morceaux de fromage qui ont fondus pendant que la cuisson se terminait. Je n'ai pu résister à l'envie de prendre une fois avec l'intention d'écrire un billet pour partager avec vous cette petite victoire.


Il m'est parfois - souvent- difficile d'attacher de l'importance à des gestes "routiniers" pour la plupart des gens. Pourtant je m'impressionne moi-même assez souvent mais de là a en parler ... je franchis rarement le pas. Je suis une personne assez secrète,  du genre qui  ne se livre pas facilement à tout un chacun. La plupart du temps, je choisis à qui je parle de mes victoires. Lorsqu'il m'arrive de le faire, la réaction des gens me surprends toujours. La plupart des gens à qui je fais part de mes petites victoires sont contents pour moi. Pas autant que moi mais quand même!

Je suis toujours stupéfait de la réaction des gens. Pour moi qui vit au quotidien avec mes limitations, je comprends la portée de ces victoires mais pour une pesonne de l'extérieur ... c'est dur de croire qu'elles réalisent l'importance de ces petites victoires pour moi.

Il m'arrive parfois de mal choisir les personnes à qui je parle de mes victoires. Des gens qui me comprennent pas ma fierté face à tels ou tels succès. Ou que leur réaction est en-deça de ce que je croyais. J'essais de m'en souvenir pour la prochaines fois, me rappeller de ne pas mentionner mes succès, aussi minimes soit--ils, à cette personne. Mais la mémoire est une faculté qui oublie et ... je récidive avec ces personnes!

J'ai appris depuis peu qu'il est IMPORTANT de souligner nos petites victoires ainsi que nos succès. Pour ma part, il s'agit bien souvent de tâches ou gestes du quotidien qui ne représentent pas de défi pour la majorité des gens. Cependant, je suis moi, je suis le héros de ma vie et mes petites victoires sont mes victoires!