mardi 10 septembre 2013

Droit à l'indifférence

Un récent événement m'a fais réfléchir à un concept qui a souvent mauvaise réputation.

La semaine dernière, je suis sortie avec une amie. À un moment donné, un ami à elle vient lui parler. Je connais que de vue cette personne, je lui dis bonjour sans plus en me disant que ce n'est pas à moi qu'il désire parler mais à mon amie.

Pendant le trajet du retour à la maison, mon amie me demande si j'étais fâché parce que j'avais pas pris part à la conversation avec "Il" ou bien parce que je l'aimais pas. J'ai répondue -poliment- qu'"il" m'était indifférent.

La multitude de moyens de communication mis à notre disposition et les "facilités" de partage fait en sorte que l'expression " les amis de mes amis sont mes amis" semble dominer la plupart de nos relations. Et je ne suis pas d'accord. Selon moi, tout le monde a parfaitement le droit de ne pas être  ami avec tout le monde.

Il est "normal" de ne pas vouloir, ne pas ressentir le besoin, de rentrer en relation avec un tel ou une telle. Y a rien de bien méchant là-dedans: chacun est maître de ses actes et de ses paroles. Un ami n'est-il pas quelqu'un avec qui on partage quelque chose? Soit un sujet, un intérêt ou une activité. Avoir des points en commun avec quelqu'un ne fait pas nécessairement de cette personne un ami.

Je pratique la politesse autant que possible, j'essais d'entretenir de "bonnes" relations avec mon entourage et les gens que je côtoies régulièrement. Je crois sincèrement faire preuve de reconnaissance envers les gens qui me rendent service. Toujours selon moi, dire merci à quelqu'un n'est pas automatiquement une invitation à devenir amis-amis. Je choisis mes amis, et je crois bien que  mes amis choisissent d'être amis avec moi

Je le disais plus haut: l'indifférence a souvent mauvaise réputation. Pourtant, l'indifférence c'est seulement ne pas porter un intérêt particulier à quelqu'un ou quelque chose. Est-ce si catastrophique?  Y a un genre de courant qu met une pression sur le gens en leur disant, et leur faisant croire, qu'ils doivent s'intéresser à tout.

N'éprouver aucun sentiment particulier envers quelqu'un ou quelque chose est signe d'indifférence. Pis après? On ne parle pas de haine ou de colère quand une personne est indifférente; elle fait preuve de neutralité et de flegme devant une situation, quelqu'un ou quelque chose. Je ne vois pas ce qui a de mal là-dedans. Et vous?

Il y a un concept en philosophie qui se nomme la liberté d'indifférence. Ce concept prône le droit à chacun d'avoir ses préférences et de pratiquer l'indifférence sans crainte. La définition, grosso modo, de ce concept est  "... qui consiste dans le fait de n'être soumis à aucune contrainte". Je crois qu'à l'avenir, je vais souvent revendiquer ce droit!

Évidemment, il faut faire attention avec ce concept et l'utiliser avec parcimonie. Ne pas porter d'intérêt particulier ne veut pas dire ne pas porter d'intérêt du tout. Surtout quand il s'agit de personne. Je crois que chaque personne est digne d'intérêt. C'est à chacun de nous de déterminer le "degré" d'intérêt que l'on veut porter à une personne. Intérêt est peut-être pas le bon mot. Faire preuve d'indifférence peut donc être dangereux et blesser inutilement des gens.

Pour les curieux et curieuses parmi vous, voici la fin de l'anecdote qui a inspiré ce billet. Après avoir écouté ma réponse, mon amie m'a dis que pour être indifférent il faut qu'il y est eu un événement désagréable et que l'indifférence est un moyen de protection. J'ai dis que pour moi l'indifférence c'est autre chose et j'ai expliqué mon point de vue, point de vue qui est au coeur de ce billet.

p.s: Je trouve qu'une image d'arbre représente bien la liberté d'indifférence.