vendredi 25 octobre 2013

Moi et ... l'autre!

J'ai été gentiment invité à une soirée. "L'événement" en question m'intéressais et j'ai accepté l'invitation avec plaisir. 

Quelques heures avant le départ, alors que je communique avec la personne afin de finaliser les derniers préparatifs, elle m'informe qu'elle ne peut m'amener car le coffre de sa voiture est pas assez grand pour mon fauteuil roulant. J'ai eu comme une bizarre d'impression de déjà vu et de l'anecdote racontée dans ce billet.



La personne était plutôt embarrassée de me dire cela. Je lui en veux pas mais ce que je déplore c'est  que j'ai été informé à la dernière, presque, minute. Des choses du genre m'arrive trop souvent, je dirais une ou deux fois par mois. Ça parait pas beaucoup, mais pour moi qui ne peux aller nulle part (je veux dire sortir de mon appartement)  sans mon fauteuil roulant c'est ... désolant.

Une situation de ce genre, et quelques autres, me fait penser que certaines personnes pensent que je suis en fauteuil roulant par plaisir ou par paresses. Genre, ça me tente pas de marcher ce matin ... je vais me déplacer en fauteuil roulant!

Mon fauteuil roulant, tout comme mon quadriporteur, m'est utile et nécessaire pour plusieurs activités de mon quotidien. J'imagine difficilement ma vie sans ces appareils. Je ne sais pas jusqu'à quel point les gens autour de moi comprennent ce concept. J'aimerais bien m'en passer mais ... ma vie serait tellement différente.

Quand on "oublis" que je me déplace en fauteuil roulant , j'hésite entre deux réactions. Je suis fâché que l'on ne prenne pas en considération que j'en ais besoin et suis content que l'on ne voit pas que le fauteuil roulant en pensant à moi. La plupart du temps, c'est le deuxième sentiment qui l'emporte. Je le répète, je suis une personne avant d'être une personne handicapée. Ça me fais plaisir que les gens ne "m'associe" pas automatiquement à un fauteuil roulant mais je suis parfois peiné, et carrément triste, de devoir refuser une invitation parce que les gens "négligent" le détail du fauteuil roulant.

J'avoue que parfois la colère - plus précisément un genre de frustration- persiste. Particulièrement lorsque l'on annule une sortie "parce que" je suis en fauteuil roulant à la dernière minute. Heureusement, et je le crois sincèrement, j'ai une grande capacité d'adaptation et une "période libre" est une occasion de réflexion, de repos ou d'activités solitaires qui me plaisent.

Je suis, et je demeure, l'héros de ma vie. Si je ne choisis pas toujours ce qui m'arrive, je peux choisir la façon que j'y réagit.  J'ai pas choisis la maladie handicapante qui fais que je me déplace en fauteuil roulant. J'ai toutefois choisis d'utiliser le fauteuil roulant, ainsi que plusieurs aides techniques, afin de profiter de ce que le vie peut m'offrir. Toutefois, je me désole de constater que ce dernier fait souvent plus office de nuisance que de facilitateur.

Et vous, comment réagissez-vous face à l'oublis de quelque chose d'important pour vus? Autre question: nécessaire est-il un synonyme d'important dans le cas du fauteuil roulant pour moi?

(ce billet comporte beaucoup de mots entre guillemets; ceux-ci indiquent les mots qui se rapprochent le plus de ce que je veux dire sans être tout à fait  ce que je veux dire. Aussi, ils démontrent le délicat du sujet))

2 commentaires:

  1. Je vous comprends très bien: j'ai déjà été celui qui oublie le handicap d'un ami. J'étais content de sa réaction. Il s'est mis à rire et m'as dit: "c'est pas de ta faute, pour toi je serai toujours le sportif infatigable, c'est ton cerveau qui refuse l'évidence et tu ne vois que l'athlète, pas l'handicapé". J'étais confus, ce qui ajoutai au comique de la situation. Bravo pour votre blog, que je viens de découvrir. Je le ferai connaître à quelques personnes. Au plaisir!
    E.M.

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    1. Merci de votre commentaire et de cette petite histoire qui me rassure sur la "normalité" de ma réaction face à une telle situation.
      Pour les personnes handicapées, et en particulier les personnes handicapées physiquement, il est difficile d'oublier notre handicap. C'est peut-être pour cette raison que j'oscille entre deux sentiments quand l'autre "oublis" mon handicap - un genre de jalousie. Je devrais apprendre a en rire comme votre ami.
      Je vous souhaite la bienvenue sur mon blog et au plaisir de vous relire.

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