lundi 27 octobre 2014

La solitude

D'où vient le sentiment de solitude?

Un billet d'une amie blogueuse qui, ayant attiré mon attention, devrait vous intéresser.

Ce billet aurait pu être de moi tant ce qui est dit me ressemble et rejoint la «philosophie» de ce blog!

Bonne lecture.

mardi 14 octobre 2014

Moi-même

j'oublis souvent que je suis en fauteuil roulant!

Dernièrement, je crains avoir blessé un ami. On venait de parler d'accessibilité et une fois la voiture stationnée, il est venu ouvrir ma portière. Mi-figue, mi-raisin, je lui ai répété ce que je détaille dans ce billet. Il en a ris et ... je me suis rendu compte que j'avais un problème.

Peut-être est-ce des mots inutiles, je demande pardon auprès de cet ami. Cet anecdote a été pour moi le point de départ d'une réflexion que je partage avec vous. Une réflexion que j'aurais dû faire il y a longtemps. Bien que je me déplace en fauteuil roulant depuis une vingtaine d'années, ce n'est que depuis un an, ou deux, que j'ai pris conscience de ce que je partage ici.

Quand je suis seul dans mon appartement, je peux facilement dire que 90% du temps j'oublis que je me déplace en fauteuil roulant. C'est assez facile à comprendre: j'ai des «équipements» adaptés pour mon handicap, les meubles de mon appartement sont placés de façon à ne pas nuire aux déplacements de mon fauteuil roulant ainsi que l'aménagement général de mon appartement et je connais mon environnement. Dans mon habituelle quotidien, j'oublis facilement que je me déplace en fauteuil roulant.



Là où ça se complique c'est quand je sors de chez moi et lorsque je croise l'autre.


C'est en sortant de chez moi que je fais face à des situations qui me rappelle -parfois de façon cruelle- que je suis une personne en fauteuil roulant. Et parfois, je me sens juste un fauteuil roulant: la personne prend le bord! Longue parenthèse: ça me choque tellement quand je rencontre des gens qui bichonnent leur chien ou chat alors que je peux pas aller au bureau de poste ou à la banque. J'ai de la difficulté à faire comprendre mes besoins à des «supposés» professionnels alors que la plupart des gens sont aux petits soins pour leur chien ou chat. Avez-vous déjà remarqué que les vaches ne passent pas par des escaliers pour rentrer dans l'écurie? Idem pour les chevaux, cochons et poules. C'est une réflexion qu'un ami -en fauteuil roulant- m'a fait dans les premiers temps de mes déplacements en fauteuil roulant il y a bien longtemps. Cette réflexion vient parfois me hanter et me laisse croire que les animaux sont parfois mieux traités que certains humains.

Donc, ça se gâte quand je sors de la maison. C'est dans ces moments-là que je deviens un fauteuil roulant. Une personne n'a pas besoin que le trottoir soit abaissé pour y monter ou pour y descendre; un fauteuil roulant si. Une personne n'a pas besoin d'un lift spécial pour embarquer dans un autobus, un fauteuil roulant si. Je vais m'arrêter là, je crois que vous comprenez. Sinon, il me fera plaisir de détailler pour vous. Toutefois, je sais très bien que je suis une PERSONNE en fauteuil roulant.

Je passe outre les vérification et l'organisation que je dois faire pour planifier une sortie. J'utilise abondamment le téléphone pour ça, bien que je me méfie - parfois pas assez- des informations ainsi recueillies. Quand je demande si l'endroit est accessible aux personnes en fauteuil roulant, même si on me répond oui ... c'est pas toujours le cas.

Ce qui est adapté pour un l'est pas nécessairement pour un autre. Exemple: ma petite salle de bain avec des barres d'appui et une planche de transfert pour la douche est parfaitement adaptée pour moi, mais ne l'est pas pour mon ami qui est en fauteuil roulant motorisé. Je suis peut-être de mauvaise foi mais ... l'accessibilité universelle, j'y crois pas!

Dans mon village, et aux alentours, je connais les endroits adaptés et les «compromis» que je dois faire. Genre mentionner que je suis en fauteuil roulant lorsque je réserve ou bien passer par la porte de côté. Mais quand je sors de mon environnement ...

Je dois faire preuve de beaucoup d'adaptation face aux choses, et endroits, qu'on dit adaptés. Je me fais un point d'honneur de féliciter les endroits bien adaptés et/ou services et m'efforce de trouver une façon diplomate de mentionner les lacunes. C'est pas toujours facile et parfois - souvent- les frustrations s'accumulent au point de menacer de me faire éclater de colère.

Il y a peu de temps, je suis allé à l'hôpital. Si vous sauriez le nombre de détours que j'ai dû faire pour  trouver une toilette adaptée. J'avais beau demander aux bénévoles du service à la clientèle, aux préposés et même à un agent de sécurité: personne ne pouvait me donner l'information demandée. J'ai monopolisé trois personnes pour qu'ils trouvent une toilette adaptée pour moi. Heureusement, je ne suis pas gêné et j'ai un bon sens de l'humour (je le crois, du moins habituellement).

Je garde le deuxième point - quand je croise l'autre- de ce qui me rappelle que je suis une personne en fauteuil roulant pour un autre billet: celui-ci est déjà bien assez long! D'ici là, vous pouvez me faire vos commentaires sur ce que vous venez de lire. Croyez-vous que se soit «normal» que j'oublis que je suis en fauteuil roulant?